Merci de nous pomper l’air

Merci, on le dit aux légumineuses. Même si l’on pourrait vanter leurs mérites sur le plan nutritionnel puis vous proposer nos plus belles recettes, on ne va pas commencer par là. On veut plutôt vous parler de leur capacité à préserver la qualité de l’air et pourquoi on commence à miser sur elles en agriculture pour enclencher la transition écologique.

100 milli’ pour les protéines végétales

Dans le cadre de la planification écologique du ministère, on constate une prévision de 100 millions d’euros alloués au budget 2024 pour le “plan protéines”. Boom. À partir d’ici, prenons les choses dans l’ordre : pourquoi un tel effort sur les protéines végétales et quel lien avec la qualité de l’air ?

✋ PAUSE !

Si vous êtes éco-anxieux, passez directement à la partie : Les légumineuses : nos alliées.
Photo : Maxime Riché

Ça sent le cramé ?

Le 20 septembre 2023, au Royaume-Uni, le journal The Guardian publie un article édifiant. 98 % des habitants d’Europe respirent un air toxique. En toute logique, seulement 2 % des européens respirent un air qui entre dans les seuils recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé, lorsque près de 30 millions de personnes respirent jusqu’à 4 fois la limite préconisée. Du côté de l’hexagone, d’après l’enquête, 37 % des habitants respirent un air dépassant de deux fois le seuil recommandé par l’OMS.


🎧 Se renseigner

Pour consulter l’article (en anglais) et la carte de qualité de l’air du territoire européen, c’est par ici. Plutôt francophone ? Le relais de l’article en français est disponible sur le site du journal Libération.
Et si l’on pense que les mégalopoles et villes sont les plus concernées par la pollution de l’air, c’est vrai, mais aussi… c’est faux. Les zones rurales sont tout aussi touchées par la pollution de l’air, notamment lorsqu’elles admettent une forte activité agricole. La nuance que l’on peut apporter à cette information, c’est sur le type de polluant présent dans l’air extérieur.


Connaissez-vous le polluant de l’air extérieur pour lequel l’agriculture endosse la plus grande part de responsabilité mesurable ?

Il s’agit de l’amoniaque (NH3)
En 2020, l’activité agricole est à l’origine de 93% des émissions de NH3 dans l’air notamment issues de l’élevage et de l’utilisation des engrais minéraux.
Concernant les autres types de polluants rejetés dans l’air, l’agriculture participe aux émissions d’oxydes d’azote (NOx), de composés organiques volatils d’origine biogénique (COVb) et de particules primaires (TSP, PM10, PM2,5), sans oublier les pesticides.
Et si l’on revient sur le rejet des particules fines selon leur calibre (PM2,5 ou PM10), les polluants au coeur de la problématique sanitaire et de l’article de The Guardian :
En 2021, en France, 10 % des PM2,5 rejetées dans l’air sont dues à l’activité agricole. Notons que c’est un chiffre en baisse, le changement et l’amélioration des parcs de tracteurs dues aux réglementations européennes a fait considérablement baisser l’impact du secteur dans le rejet de PM2,5 dans l’air.
En 2021, en France, 26 % des PM10 rejetées dans l’air sont dues à l’activité agricole. Les causes connues sont l’élevage (majoritairement les parcs à volaille) et les labours des cultures. Côté diminution des rejets, des systèmes de filtration et lavage de l’air sont progressivement mis en place dans le secteur de l’élevage.

L’oeuf ou la poule : la pollution de l’air ou l’agriculture

Photo : Maxime Riché

Cependant, si vous ne deviez retenir qu’un seul pourcentage, ce serait : 20 %
20 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France sont générées par l’agriculture (source CITEPA) ce qui entraîne au-delà d’un souci sanitaire, des impacts négatifs environnementaux comme le réchauffement climatique.
Et 20 %, c’est aussi le pourcentage de perte de rendement agricole attribué à la pollution de l’air.
En effet, certaines cultures et forêts subissent les conséquences de la pollution de l’air et voient une baisse de leur production. Pour faire face à cette baisse dans un contexte de croissance de la demande alimentaire et non alimentaire en biomasse, les sols sont davantage exploités pour augmenter le rendement à renforts de produits phytosanitaires et d’engrais minéraux. Sauf que ces engrais minéraux sont les principales causes de la pollution de… Vous le sentez venir ? Oui, c’est le serpent qui se mord la queue.

Qu’est-ce qu’on planifie pour l’avenir alors ?

Côté européen, jusqu’ici les seuils de PM2,5 dans l’air fixés par l’OMS et ceux des instances institutionnelles européennes n’étaient pas les mêmes. L’évolution du cadre légal réside dans le fait que le Parlement Européen vote pour adopter les mêmes seuils que l’OMS, réduisant le seuil maximal de 25 ug/m3 à 5 ug/m3 de PM2,5 dans l’air.
Côté territoire français, la planification écologique de l’État prévoit :
→ 1 milliard d’euros supplémentaires pour la transition agricole
→ un objectif de 30 % de réduction des engrais azotés d’ici 2030
→ une augmentation de la part de l’agriculture biologique à 21 % (10,3 % actuellement).
→ des plans sur la gestion des forêts, de la biodiversité, de l’eau, de restauration des haies ainsi que le fameux plan protéines végétales.

💡Kézako le plan protéines végétales ?

C’est un plan qui veut répondre à 3 défis : réduire la dépendance de la France face à l’importation de protéines végétales (légumes secs, légumineuses), relocaliser l’alimentation des animaux d’élevages et accompagner la transition alimentaire de la population vers les légumineuses répondants aux recommandations nutritionnelles.

Comment on croise ces informations chez Omie ?

Photo : Maxime Riché
Accompagner les producteurs dans leur transition vers l’agriculture régénérative et vous proposer des produits d’épicerie qui relèvent les défis de la transition écologique : c’est notre objectif. Ainsi, nous proposons déjà des légumineuses dans notre assortiment d’épicerie. Pour nous, c’était une évidence car il s’agit de promouvoir des produits dont les amonts agricoles soutiennent la transition vers la préservation de nos biens communs, entre autres, de l’air.

💡 Interlude définition :

L’agriculture régénérative, c’est produire en assurant la régénération des sols, de la biodiversité, de la qualité de l’eau et de l’air. Elle est à la croisée entre l'agriculture biologique et l'agriculture de conservation des sols.

Les légumineuses : nos alliées pour la qualité de l’air

Photo : Maxime Riché
Les légumineuses sont des protéines végétales sous forme de graines (pois, lupin, soja, lentille, pois chiche, haricot). La bonne nouvelle, c’est qu’elles ont un avantage majeur : leur culture ne nécessite pas d’apport d’azote, car elles fixent l’azote pour leur propre croissance comme pour la croissance des autres plantes. Concrètement, elles réduisent ainsi l’utilisation d’engrais de synthèse et donc de la pollution de l’air induite, de par leur simple présence en agissant comme engrais vert et en fertilisant les sols pour les prochaines cultures.

🔬 Côté science et vie de la terre :

Nos producteurs partenaires pour les légumineuses : la ferme Parthiot et Berry Graines

Photo : Maxime Riché

La famille Parthiot
est productrice de légumes secs depuis plusieurs générations. Ils accompagnent également les agriculteurs champenois vers de meilleures pratiques.
Leurs lentilles vertes viennent tout droit de champs d'agriculteurs de Champagne. Après récolte, les lentilles sont stockées chez les Parthiot, agriculteurs depuis plusieurs générations. En plus d'être bénéfiques pour notre santé, les légumineuses permettent de réduire l'impact carbone de votre alimentation : réduction de la consommation de viande et d'utilisation d'engrais de synthèse.
Ils encouragent les agriculteurs champenois à diversifier leurs assolements avec des légumineuses : multiples variétés de lentilles, haricots et pois. C’est un atout pour la biodiversité, mais également pour la fertilité naturelle des sols, les légumineuses permettant l’apport naturel d’azote comme expliqué précedemment.

Marion et Damien, producteurs de légumes secs, soutiennent une agriculture locale et respectueuse de l'environnement. Ils ont créé un groupement : Berry Graines avec leurs producteurs voisins, en les accompagnant dans la conduite de nouvelles cultures et dans une démarche de diversification. L'alternance des cultures permet de préserver les sols et l'environnement, mais aussi de sécuriser le revenu des agriculteurs.

Quelles sont les légumineuses proposées chez Omie ?

Et comment on les cuisine au quotidien, pour en consommer davantage ?